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De l’oubli à la reconnaissance, les piliers d’un renouveau

Interdit pendant l'occupation japonaise de la Corée (1910 - 1945) et forcé de prolonger sa période de "sommeil" durant la guerre de Corée qui va ravager le pays de 1950 à 1953, le Taekkyon a bien failli disparaître.

En 1954, le général CHOI Hong-Hi (1918 - 2002) fait une démonstration de Karaté Shōtōkan (Kong Soo Do, Chung Do Kwan) devant le 1er président de la République de Corée, RHEE Syngman (1875 - 1965). Ce dernier, parti très tôt de son pays natal pour aller étudier aux États-Unis et contraint à l'exil à Shanghai lors de l'annexion de la Corée, ne connait pas bien les arts martiaux et se serait écrié : "Est-ce bien du Taekkyon?! Il faut l'enseigner à toutes nos troupes!".

Cette exclamation est le point de départ d'un programme de coréanisation des arts martiaux japonais prédominant en Corée. Les différents kwan (écoles) s'unifient pour devenir le Taekwondo et des maîtres de Taekkyon sont recherchés activement mais beaucoup ont disparu.

SONG Deok-gi est révélé le 26 mars 1958 lors d'une démonstration de Taekkyon qu'il donne à l'occasion de l'anniversaire du président RHEE Syngman. Grâce à Maître Song, le Taekkyon va sortir d'une longue période d'hibernation.

Les maîtres de la reconnaissance

SONG Deok-gi (1893-1987)

Il est considéré comme le dernier expert de Taekkyon de la période Joseon ayant survécu à l'occupation japonaise et à la guerre de Corée. Suite à sa démonstration de 1958, il a d'abord été appelé par des maîtres de Taekwondo qui voulaient en savoir plus sur cet ancien art martial, d'un point de vue technique mais aussi culturel. Il forme quelques maîtres mais seuls quelques-uns vont enseigner à leur tour le Taekkyon.

SHIN Han-seung (1928 - 1987)

Élève de SONG Deok-gi, pratiquant de lutte et de judo, professeur de gymnastique, ce maître systématise l'enseignement du Taekkyon en lui apportant un cursus et des grades. Son travail pour la reconnaissance du Taekkyon par le gouvernement coréen permet de le faire reconnaître en tant que "trésor culturel intangible important" n° 76 le 1er juin 1983.

Les maîtres de la popularisation

LEE Yong-bok (1948 - )

Maître Lee est 6ème Dan de Taekwondo lorsqu'il va à la rencontre de SONG Deok-gi pour en apprendre plus sur l’origine du Taekwondo alors qu’il prépare un livre sur le sujet. Il se forme auprès des maîtres Song et Shin puis décide d’œuvrer à la popularisation du Taekkyon. Il fonde en 1984, l' Institut de recherche sur le Taekkyon traditionnel de Corée qui devient en 2007, la Korea Taekkyon Federation. Le 30 juin 1985, il organise à Busan la première compétition de Taekkyon qui lance la discipline sur le paysage sportif coréen. Il participe à son homologation par le Comité olympique sud-coréen et à son internationalisation en participant dès le début des années 2000 à des événements d'arts martiaux à l'étranger.

JEONG Gyeong-hwa (1954 - )

Élève de SHIN Han-seung, Maître Jeong est l’actuel détenteur du statut de "Patrimoine Humain culturel Intangible" (인간문화재).

DO Ki-hyun (1962 - )

Passionné par les arts martiaux, Maître Do se forme au Taekkyon auprès de SONG Deok-gi. Fondateur et président de la Kyulyun Taekyun Association, il popularise les compétitions festives par équipes en organisant le Taekyun Battle (TK Battle) à Séoul dans le quartier d’ Insadong. Il se rend plusieurs fois à l'étranger et en France pour des séminaires de Taekkyon et aussi de Hopaesool, l'art martial de maniement du hopae, la plaquette d'identité traditionnelle coréenne.