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LA VOIX D’UN MAÎTRE

Interview de Do Ki-hyun, élève de Song Duk-ki et président de la Kyulyun Taekyun Association

Jean-Sébastien BRESSY  a interviewé pour TK Fan, Grand maître DO Ki-Hyun, lors de sa venue en France dans le cadre du festival Korealive du 18 au 27 août 2017.

Grand-maître Do Ki-hyun, vous avez fait le voyage depuis la Corée jusqu’à Paris et Honfleur (à l’occasion du festival Korealive du 18 au 27 août) pour nous proposer les 1ère démonstration et 1er stage de Kyulyun Taekyun en France, ainsi que la 1ère démonstration de Hopaesool hors de Corée. Quelle est votre impression à l’issue de ces événements ?

Au-delà d’être des arts martiaux coréens, le Taekkyon et le Hopaesool représentent une bonne forme d’exercice pour leurs pratiquants. C’est pour cela que j’ai profondément apprécié de faire découvrir ce programme à autant de personnes. Si l’opportunité se présentait à nouveau, j’aimerais partager encore plus largement le Taekkyon et le Hopaesool.

Vous avez présenté pour la 1ère fois à l’international le Hopaesool. Le hopae était une tablette d’identité portée autrefois sous la dynastie Joseon par les hommes coréens de plus de 16 ans. Quel rôle cet objet ancien pourrait-il avoir aujourd’hui pour les hommes et femmes, en Corée et ailleurs?

Le Hopaesool peut être vu comme un « bonus » à tout autre art martial. Les pratiquants d’arts martiaux s’entraînent essentiellement pour savoir se défendre. Cependant lorsque l’on fait face à plusieurs adversaires ou un agresseur armé, il n’est pas facile de rester maître de la situation à mains nues, en particulier dans le cas des femmes qui peuvent être confrontées à des situations plus difficiles encore. Ce serait différent si l’on pouvait porter un pistolet ou un sabre mais c’est presque impossible de faire cela dans la réalité. D’un autre côté, le hopae est petit et peut être porté tout le temps lorsque l’on se déplace. Comme il peut développer une grande puissance avec efficacité, je pense qu’il est idéal comme arme d’autodéfense. De plus, le nom du propriétaire est inscrit sur le hopae, ce qui implique un sens d’honneur. Pour cette raison je pense que son utilisation sera faite avec dignité, dans des situations appropriées. Dans cet esprit là, je souhaiterais créer une scène où tous les artistes martiaux du monde peuvent se rencontrer autour de la pratique du Hopaesool, tout en continuant la pratique de leur propre art martial.

Qu’est-ce qui fait d’un professeur de Taekkyon un bon enseignant ?

Quelqu’un qui aime le Taekkyon, qui aime l’enseigner et, je pense plus que tout, quelqu’un qui aime les gens qui apprennent et s’entraînent avec lui/elle au Taekkyon, deviendra un bon professeur.

Quelle est la spécificité de l’école Kyulyun Taekyun par rapport aux autres écoles ?

Le Taekkyon est une culture traditionnelle. Les traditions ont évolué tout en s’adaptant à leur temps. Cela étant dit, je pense que leur essence ne devrait pas changer. Je suis fier que la Kyulyun Taekyun Association ait bien protégé l’essence du Taekkyon tout en évoluant dans le présent. Cependant, et c’est purement mon opinion, je crois qu’un jour les jeunes qui prennent la relève évalueront cela par eux-mêmes.

Pour finir, quelle serait la plus importante leçon de votre maître SONG Duk-ki que vous aimeriez partager avec nous ?

« Confort naturel ». Mon maître Song Duk-ki me disait d’avoir des mouvements et un rythme naturels, humains et pas artificiels ou systématiques. Et bien qu’il n’ait pas employé la formule suivante, je résumerais son enseignement par « Comme l’eau qui ruisselle, comme le vent qui souffle… ».

Relecture : Madeleine d’Yvoire / Crédits photos (@ Jeonsugwan de Paris 11 – Team Zeitoun) : Madeleine d’Yvoire / Crédits photos (@ Honfleur, Normandie) : J.-S. Bressy

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