택견 Taekkyon
Compétition qui consiste à faire tomber l’adversaire à l’aide de coups de pied
Traduction récurrente des dictionnaires coréens
Le Taekkyon est lié l'histoire mouvementée de la péninsule coréenne, de son apogée à son déclin, puis à sa renaissance. Les Coréens le considèrent ainsi comme la forme originelle de leurs arts de combat à mains nues. Plus qu'un simple sport, le Taekkyon incarne un patrimoine culturel traditionnel et un symbole de l'identité coréenne.
Un art martial fluide et explosif
Le pratiquant de Taekkyon cultive une approche naturelle et fluide du mouvement grâce à ses mouvements dansants, élastiques et son kihap (cri énergétique) unique. Il allie détente et explosivité dans ses attaques, tout en les maintenant dosées et contrôlées.
Bien que les bienfaits du Taekkyon pour la santé soient avérés, cette discipline se pratique principalement comme un sport de compétition. Un match de Taekkyon se gagne en faisant chuter l'adversaire ou en le touchant à la tête avec le pied. Cependant, la règle d'or reste de ne pas blesser ni mettre KO son adversaire.
Une longue histoire et tradition sportive
Cet aspect sportif et ludique du combat existe depuis de nombreux siècles. C’était un divertissement de la famille royale et aussi une épreuve de sélection militaire en Période Goryeo (918-1392). Pendant la période Joseon, il est principalement pratiqué par les hommes et les enfants des classes populaires, boudé des aristocrates influencés par le néo-confucianisme qui dénigrent les arts martiaux au profit des Lettres.
Les compétitions de Taekkyon animent les grandes fêtes annuelles comme le "Dano" au printemps et le "Chuseok" pour la moisson. Ces fêtes et les compétition s'étalent sur plusieurs jours.
L'occupation japonaise de 1910 à 1945 a brutalement interrompu cette tradition. Les autorités japonaises ont imposé leur langue et leurs arts martiaux, et ont interdit les rassemblements de pratiquants de Taekkyon sous peine de sanctions policières. Cette répression culturelle a forcé l'arrêt des compétitions et menacé la survie de cet art martial. L'histoire du Taekkyon s'assombrit.
Après la guerre de Corée (1950-1953) et la partition du pays, les Coréens se sont concentrés sur la reconstruction, reléguant le Taekkyon au second plan. Ce n'est qu'au milieu des années 80 qu'une poignée de maîtres passionnés a relancé cet art martial. Ils ont ouvert des écoles à travers le pays et ont ravivé l'enthousiasme pour les compétitions lors des fêtes saisonnières, insufflant une nouvelle vie à cette tradition ancestrale.
Un trésor culturel reconnu dans le monde
En 1983, le gouvernement sud-coréen reconnaît le Taekkyon officiellement comme "Trésor culturel intangible et important n°76".
Très présent sur la scène sportive depuis de nombreuses années, le Taekkyon reçoit en 2020 du Comité sportif et olympique sud-coréen, le statut de Sport National en Corée du Sud.
Grâce aux nombreuses preuves de son existence dans les archives coréennes et à sa philosophie de co-prospérité, l'UNESCO l'enregistre sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2011.
Le Taekkyon en France
Les maîtres Jean-Sébastien Bressy et Guillaume Pinot ont introduit le Taekkyon en France en 2010 lorsqu'ils fondent ensemble le Centre Français du Taekkyon(CFTK). Ils enseignent activement cette discipline en région Île-de-France depuis lors. Ils représentent officiellement la Korea Taekkyon Federation (KTF) en Europe. Leur engagement a permis de développer et de promouvoir cet art martial coréen unique sur le sol français.